Lettre du confinement n°4
Le printemps est là depuis quelques semaines. Nous en profitons différemment. Il se vit au travers des fenêtres certes mais il réconforte. Il donne une lumière plus chaleureuse et plus intense dans nos appartements, il recouvre de couleurs nos arbres, nos existences : vert fort ou tendre, fleurs sur nos balcons ou ceux des voisins dont nous pouvons profiter en les saluant. Les oiseaux chantent et fruit du confinement, nous pouvons les entendre ! Certaines espèces d’insectes retrouvent même le chemin de nos villes…
Une gaieté nouvelle, un renouveau qui nous invite à l’espérance d’un renouveau plus profond peut-être. Renouveau qui s’est fêté ce week-end chez de nombreux croyants : les Chrétiens qui ont fêté Pâques, la Résurrection du Christ après sa Passion, signe de la victoire de la Vie sur la mort ; les Juifs qui ont fêté Pessa’h, en mémoire de l’Exode hors d’Egypte, de la libération du Peuple d’Israël, mais aussi pour célébrer la saison agricole nouvelle. Que ce Printemps donne à chacun de nous, malgré les difficultés, un peu plus de vie et de douceur à nos jours et qu’il vienne ainsi renouveler nos forces.
Respirer par l’art
Respirer le printemps par la littérature et la philosophie
« Les excursions alpines portent en elles un charme magique : même si elles se répètent et se ressemblent, jamais on ne s‘en lasse ; de la même façon, le printemps qui revient toujours semblable ne nous lasse jamais, mais au contraire emplit notre âme d‘un bonheur ineffable. »
Pier Giorgio FRASSATI
To make a prairie it takes a clover and one bee,
One clover, and a bee.
And revery.
The revery alone will do,
If bees are few.
Pour faire une prairie, il faut un trèfle et une abeille,
Un trèfle, et une abeille.
Et de la rêverie.
La rêverie seule fera l’affaire,
Si les abeilles sont peu nombreuses.
To make a prairie, Emily Dickinson (1830-1886)
Le ciel est pur, la lune est sans nuage :
Déjà la nuit au calice des fleurs
Verse la perle et l’ambre de ses pleurs ;
Aucun zéphyr n’agite le feuillage.
Sous un berceau, tranquillement assis,
Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
Je sens couler mes pensers rafraîchis
Dans les parfums que la nature apprête.
Des bois dont l’ombre, en ces prés blanchissants,
Avec lenteur se dessine et repose,
Deux rossignols, jaloux de leurs accents,
Vont tour à tour réveiller le printemps
Qui sommeillait sous ces touffes de rose.
Mélodieux, solitaire Ségrais,
Jusqu’à mon cœur vous portez votre paix !
Des prés aussi traversant le silence,
J’entends au loin, vers ce riant séjour,
La voix du chien qui gronde et veille autour
De l’humble toit qu’habite l’innocence.
Mais quoi ! déjà, belle nuit, je te perds !
Parmi les cieux à l’aurore entrouverts,
Phébé n’a plus que des clartés mourantes,
Et le zéphyr, en rasant le verger,
De l’orient, avec un bruit léger,
Se vient poser sur ces tiges tremblantes.
Nuit de printemps, François-René de Chateaubriand (1768 – 1848)
Respirer le printemps par la musique
Waltz of the Flowers – Pyotr Ilyich Tchaikovsky
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