Article publié dans la revue Pour un monde plus humain de UP for Humanness en décembre 2023-mars 2024
Que sont l’art et la culture ? Quelle place leur donner dans nos existences ? Est-ce un luxe, un privilège de nantis puisqu’ils ne donneraient ni toit, ni nourriture terrestre ? Si tel est le cas, pourquoi la France et des associations œuvrant au plus près des populations les plus défavorisées se battent-elles pour un accès universel à la culture ? Quels bénéfices reconnaître à une place privilégiée de la culture dans une vie et dans une société ? Quels freins, écueils encore aujourd’hui ? Nous aimerions tenter d’éclairer ces questions vertigineuses par la lecture avec vous de ce poème de Sabine Sicaud.
Dans le royaume où les images vivent…
Je vous ai tant aimé, Silence…
Cher vieux Silence, reposant comme une eau plane.Vous ne me paraissiez jamais immense,
Jamais inquiétant — mais diaphane
Et doux autour de moi, rempart secret,
Tour invisible et sûre… Bon Silence,
Où l’on respire à l’aise et qu’on dirait
Peuplé des mille choses que l’on pense
Quand on est seul, un jour très beau…
Silence d’une rose au bord de l’eau,
D’un lézard au soleil, d’un fauteuil près du feu,
Du cadre sertissant un paysage bleu,
Je vous ai tant aimé…
Au vain bruit des paroles,
Comment s’accoutumer ?
Comment suivre l’étourdissante farandole
De mots parfois trompeurs et discordants
À travers tant de voix, tant d’accents, tant de cris
Quand on vous a chéri,
Silence ?… Ah ! laissez-moi vous retrouver, gardant
Ce bienfaisant pouvoir des demi-rêves
Dans le royaume où les Images vivent !
Qu’une musique, en écho, nous arrive
Quand le rideau se lève,
Si vous voulez…
Mais laissez-moi, comme avec un ami,
Voir avec vous l’histoire merveilleuse
Que devient à mon gré chaque film déroulé.
Nous referons, s’il faut, des fins heureuses…
Nous irons jusqu’au bout de ce qu’auront promis
La fée ou l’enchanteur aux baguettes de lune.
Ici, tous les jardins aux fruits d’or sont permis !
Nous nous évaderons des phrases importunes…
L’écran tourne pour nous ses pages, une à une —
Pour nous, Silence aux yeux songeurs, Silence ami…
Oser prendre la parole ou la plume après la lecture de ce poème de Sabine Sicaud sur les bienfaits du silence n’est pas chose aisée vous en conviendrez.
Ce texte nous a semblé reprendre avec délicatesse et assurance le rôle principal donné par nos auteurs à l’art et la culture : une invitation à naître à soi et au monde qui nous entoure… invitation à prendre le temps de la pensée, invitation à la contemplation, à l’observation, à l’interprétation personnelle face à une œuvre artistique, architecturale, picturale, théâtrale, face aussi à l’œuvre de la nature ou à l’œuvre qu’est l’autre. Invitation à faire le tri dans les voix, cris, bruits si nombreux. Invitation à l’évasion et à l’invention de possibles… Tous nos auteurs s’accordent à dire que l’art et la culture vont offrir à chacun l’occasion de s’émouvoir, d’être submergé, bousculé, déplacé par ce que nous offre un texte, une sculpture, le jeu d’un acteur, un mouvement de danse seul ou partagé. Mais pour ce faire, nous pensons qu’un certain silence dans notre monde haletant et même bien souvent oppressant est requis. Pas n’importe quel silence… un silence gourmand, curieux de soi, des autres et du monde, curieux de ce qui meut et émeut le vivant en somme, un silence qui permet de s’évader, de rêver demain, de rêver des fins heureuses…
Nous ne serons pas tous émus par les mêmes œuvres, par un même paysage, par une même discipline, dérangés par un même texte déclamé… et cette différence dit quelque chose de qui nous sommes en profondeur. L’art et la culture, par ce qu’ils prolongent du spectacle de la nature ou lui ajoutent, par ce qu’ils suscitent en nous – que l’émotion soit positive ou négative -, nous révèlent, nous permettent d’accéder à une certaine connaissance de nous-mêmes, de notre rapport au monde ou à un sujet de société exploré par un artiste. Ils nous permettent aussi et ainsi de cheminer, de transformer notre regard, de nous ouvrir des horizons, de devenir…
La culture ou un chemin de renaissance… à accompagner
Offrir les mots : accès à la culture et voie pour la paix sociale
Donner le goût de la lecture, parce qu’elle ouvre par ses « ellipses » à l’imaginaire, à la découverte des mots, de leur signification et de leurs usages nous semble essentiel. Pour cela, il convient de ne pas diviser des lectures qui seraient « plaisir » de lectures « subies » par une exigence ou aridité non accompagnée voire inappropriée. De même, la lecture à haute voix est à développer au-delà de l’apprentissage de la lecture et ce, dans les familles, les classes, les mairies, les cafés afin que ce soit l’occasion d’un dialogue, de confrontations d’idées, occasion d’expression, de mettre des mots sur une émotion (C. Beauvais). A quoi cela pourrait-il servir ? Les membres de l’association Lire pour en sortir qui intervient en prison en offrant des temps de lecture aux détenus et à leurs familles témoignent de la diminution de la violence des personnes dès qu’elles sont en capacité de mettre des mots sur leur colère, sur leurs frustrations, sur leur vécu… Lire la description d’un auteur des sentiments que je n’ai jamais su pleinement exprimer est d’une telle libération… On rompt avec son isolement, sa crainte d’être incompris, on peut enfin offrir à d’autres son ressenti et cette nouvelle compréhension de soi… et petit à petit apprendre à s’exprimer soi-même, oser écrire, raturer, chercher le mot qui conviendrait mieux…
Incarner l’art et la culture pour l’apprivoiser
La rencontre d’artistes qui viennent faire une démonstration, parler de leur art ou de leur œuvre et des difficultés qu’ils ont pu rencontrer est aussi à favoriser. Ils témoignent que comme pour tout, il y a apprentissage, effort et que cela porte des fruits ! Nous avons tous besoin et peut-être les jeunes en particulier de pouvoir nous projeter dans le récit, l’expérience des autres afin d’oser nous lancer nous-mêmes. Face à une œuvre qui force notre admiration, la tendance est souvent à la sacralisation de son créateur… Il sera affublé, dans notre esprit, d’un don inaccessible, d’une sorte de pouvoir magique qui lui permet de dompter les mots, la matière, etc. sans l’ombre d’une difficulté. Pourtant, celui-ci a souvent passé des heures à apprivoiser, modifier, affiner, s’inspirer, angoisser aussi… Sans nier certains « dons de la nature » de certaines personnes, nous pensons que de nombreux talents sont aujourd’hui davantage ignorés voire étouffés qu’absents, faute de confiance en soi et d’occasions d’essayer.
Permettre le choix d’une pratique artistique dès le plus jeune âge et partout
La pratique d’une discipline artistique nous permet une expression singulière de nos émotions, nous permet de lever certains freins, de découvrir et développer des talents, de nous mettre en mouvement, de nous sentir acteur. Dans les parcours UP Emploi de notre association, un atelier artistique différent est proposé à chaque séance. Nos participants témoignent souvent d’un déclic lors de celui-ci. Pour l’un, ce sera par le théâtre d’improvisation, pour l’autre par le chant, pour un autre encore par la danse, selon sa sensibilité, la relation instaurée avec le professionnel, la découverte d’aptitudes insoupçonnées.
L’école dès la maternelle devrait offrir un temps accru pour la pratique des disciplines artistiques en variant celles-ci afin que chaque élève puisse découvrir celle qui le fait vibrer, celle qui lui permettra de s’épanouir. En France, l’établissement scolaire fait parfois le choix d’une discipline à l’exclusion des autres. La plupart du temps, les disciplines artistiques sont des activités extrascolaires qui ont un coût conséquent…
Pour que ce langage de l’art soit réellement universel, un champ d’innovation nous paraît à explorer et favoriser : celui de développer dans chaque domaine culturel et artistique des versions adaptées aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées, aux personnes illettrées, etc. Une création artistique sans finalité précise si ce n’est celle d’un apprivoisement réciproque qui permet l’expression, la transformation, une (re)création de soi, un mieux-être, une nouvelle aisance dans le partage avec l’autre (C. Robert, N. Gassmann). L’art adapté et l’art-thérapie, en soulignant leurs différences dans leurs finalités en particulier, la dernière engageant davantage l’inconscient de la personne, ses représentations, ses résistances, sont tous deux des champs dans lesquels investir sans attendre.
Développer des médiations culturelles adaptées
Les artistes ou programmes culturels contemporains nous offrent une appréhension du monde, d’un sujet d’actualité. Afin que ces propositions ne risquent pas d’imposer une pensée mais permettent bien d’offrir des éléments de réflexion à chacun, il convient qu’ils soient accompagnés par des « médiations culturelles » adaptées à différents publics. Différents musées l’ont bien compris avec le développement d’outils, de médias, de programmes dédiés ou d’ateliers créatifs pour les familles, pour les enfants, pour les jeunes, etc. Les autres lieux de culture devraient s’inspirer des musées pour rendre plus accessibles pièces de théâtre, concerts de musique, ballets ou spectacles de danse, etc. Quel voyage extraordinaire d’écouter quelqu’un vous commenter les émotions d’un compositeur au fil des notes de musique !
Cela suppose le développement et la reconnaissance de ces métiers culturels mais aussi la formation des éducateurs : enseignants, bibliothécaires, éducateurs spécialisés, encadrants du champ social, …
Former les éducateurs
En effet, la sensibilisation à la culture, l’accompagnement à la découverte d’un musée, d’une pièce de théâtre, d’un concert de musique classique ou contemporaine, d’un monument, d’un jardin, ou encore le développement de projets créatifs et artistiques devraient être un champ beaucoup plus développé dans la formation des éducateurs et directeurs d’établissements scolaires, éducatifs, mais aussi médico-psychologiques.
Les inégalités dans les habitudes familiales, dans les milieux de vie sont telles que des politiques proactives sont infiniment nécessaires à l’image de beaucoup d’initiatives de l’État pour assurer un accès universel à la culture. Celles-ci ne peuvent être accomplies sans la formation des éducateurs à une large capacité d’adaptation pédagogique à différents publics et niveaux culturels. Le rôle des éducateurs étant, nous le dit avec force Nietzsche :
[…] je présente dès l’abord les trois tâches pour lesquelles il nous faut avoir des éducateurs. Il faut apprendre à voir, il faut apprendre à penser, il faut apprendre à parler et à écrire ; dans ces trois choses le but est une culture noble. — Apprendre à voir — habituer l’œil au repos, à la patience, l’habituer à laisser venir les choses ; remettre le jugement, apprendre à circonvenir et à envelopper le cas particulier. C’est là la première préparation pour éduquer l’esprit. Ne pas réagir immédiatement à une séduction, mais savoir utiliser les instincts qui entravent et qui isolent […] Apprendre à penser : […] l’art de penser doit être appris, comme la danse, comme une espèce de danse… Savoir danser avec les pieds, avec les idées, avec les mots : faut-il que je dise qu’il est aussi nécessaire de le savoir avec la plume, — qu’il faut apprendre à écrire ?2
Apprendre à voir, développer ce silence gourmand dont nous parlions, apprendre à suspendre son jugement pour accueillir la réalité telle qu’elle est et tenter de la comprendre, apprendre à danser avec les mots et la plume pour se dire et dire le monde avec mesure, avec nuance, aptitude bien malmenée dans notre société friande de manichéisme pour des débats toujours plus stériles et violents… Une culture au service de la nuance pour assurer dialogue profond sur notre histoire, nos identités, nos évolutions, cela sous-entend de pouvoir la reconnaître comme essentielle à la construction de l’avenir, d’investir de manière durable et pour un avenir durable.
Une culture « durable » à promouvoir
Objectiver les bienfaits de la culture et du beau : financer des études d’impact
Pour offrir à tous les bénéfices de la culture décrits par nos auteurs, il convient de pouvoir investir sereinement dans le secteur. Cela implique de mesurer, autant que faire se peut, l’impact de telle ou telle discipline, initiative culturelle, sur le développement cognitif, intellectuel, psychologique mais aussi sur le lien social, la confiance en soi et en l’avenir, ou encore sur la santé des personnes. Même s’il semble bien difficile de faire la preuve d’un bénéfice concret et durable d’une activité artistique ou culturelle – à l’image de beaucoup d’accompagnements sociaux -, des méthodes se sont développées pour mesurer l’impact social de certaines pratiques. Dans le domaine de la santé, le champ de la mesure d’impact d’interventions non médicamenteuses est en pleine expansion. Ne paraît-il pas logique qu’une pratique sportive régulière diminue certains risques cardio-vasculaires ? Que l’écoute ou la pratique régulière de la musique aura des effets spectaculaires sur la perception de la douleur pendant un soin ou sur les angoisses de certaines personnes atteintes de troubles psychiques ou du spectre autistique ? Dans le champ social, comment faire la preuve par exemple que faire jouer d’un instrument ou « slamer » d’anciens détenus et créer avec eux un concert avec l’exigence requise (E. Duthu, Ostinato, En musique pour plus d’humanité) sert à une reconstruction et une réinsertion durable ? Pourtant, la rencontre du beau semble permettre le sens de l’effort, l’écoute de soi et des autres, le développement de capacités de concentration et de mémorisation nouvelles… Pour prendre un dernier exemple dans le champ de l’urbanisme cette fois, n’avons-nous pas un travail urgent d’architecture et de présence d’œuvres culturelles à réaliser dans nos cités pour réintroduire le beau… L’esthétique, l’émerveillement n’entraîneraient-ils pas apaisement, respect du patrimoine, de la nature, de l’histoire d’un pays qui saurait davantage prendre soin de tous ses habitants ?
Expérimentons, évaluons, déployons.
Investir durablement dans les projets culturels
Aujourd’hui, les politiques culturelles sont essentiellement portées par des associations à l’échelle territoriale et ceux via des appels à projet. Ceux-ci permettent l’innovation mais sont bien souvent très limités dans le temps et refusent de financer la plupart du temps les coûts de fonctionnement des structures. La pérennité des initiatives est en péril permanent avec une précarisation des acteurs. En développant une culture de l’évaluation et des partenariats publics-privés, nous pourrons envisager plus aisément des financements pluriannuels et un équilibre entre le financement des projets et le financement du fonctionnement des associations (Ph. Gimet).
Dynamiser la transition écologique du secteur culturel
Un des gros écueils soulignés par Philippe Gimet est la soutenabilité de l’expression culturelle et artistique. En effet, son empreinte carbone est très élevée. Au-delà du centre ressource dédié créé par le Ministère, l’innovation pour rendre effective la transition écologique du secteur est à favoriser en urgence. L’art et la culture en tant que prolongements de ce que nous offre la nature, s’inspirant largement du vivant, ont peut-être un devoir encore plus grand vis-à-vis de ceux-ci. Rendre le secteur culturel exemplaire en termes d’écologie doit être une priorité. Certains bénéfices ne pourraient-ils pas être reversés aux investissements dédiés à la transition écologique. Nous y associons aussi l’indispensable régulation des pratiques qui transforment trop souvent encore le marché de l’art en une course effrénée à l’argent nourrie de corruption. Une culture accessible à tous et durable, source d’identité et d’ouverture d’un pays et de l’ensemble de ses citoyens en dépend.
Les arts et les humanités pour un monde durable et … souhaitable !
Pratiquer les humanités en entreprise pour consolider ses missions
Nous l’avons vu, l’art et la culture permettent une renaissance à soi, à l’altérité, mais nous croyons avec nos auteurs qu’ils offrent aussi une capacité de décisions souhaitables et durables pour le monde. R. Leroy-Castillo rappelle l’opposition apparente entre ce que l’on entend par performance et efficacité d’une part et temps long et large de la réflexion, de la prise de recul, de la recherche et l’analyse que proposent la philosophie ou la contemplation d’une œuvre d’art contemporaine d’autre part. Les premières demandent une action immédiate et une adaptation aux changements permanente, les dernières une suspension de la décision pour prendre le temps de la vision, des conséquences, de la construction.
A l’échelle d’une entreprise, considérer les compétences des collaborateurs non comme des instruments de performance à mesurer mais comme des capacités d’action inspirée, voilà un cadeau de la philosophie qui permet d’autres voies de management au service des personnes, de leur capacité d’agir, et ainsi d’une puissance collective d’action (R. Leroy-Castillo). Soit les ingrédients d’une performance durable, non ?
La philosophie, la littérature, les ateliers artistiques ne doivent pas faire l’objet uniquement de séminaires annuels « inspirants » mais doivent s’inscrire dans le « quotidien » de l’entreprise, devenir une habitude vertueuse pour assurer l’action la plus juste et la plus durable.
Pratiquer les humanités à plusieurs pour comprendre et vivre nos responsabilités
Plus largement, comment répondre aux grands défis de la planète, des conflits géopolitiques, des besoins de nos sociétés humaines variées sans prendre le temps d’accueillir la complexité et l’incertitude associées, de comprendre nos responsabilités, de croiser les regards et expertises, etc. ? La philosophie comme d’autres humanités ou comme l’art – la culture au sens large – n’imposent pas de réponse mais invitent à une réflexion ontologique sur nos identités, nos rapports à la modernité (Z. Noël, F. Sylla), nos raisons d’agir, sur les conséquences de nos décisions et sont ainsi sans doute les garants d’un passé apaisé, et de présent et futur souhaitables. Face à la complexité, à une certaine dureté de l’existence et à l’incertitude, ce sont à n’en pas douter les plus indispensables des luxes (E. Fiat) pour passer de la survie à la vie, pour faire de nos rêves de fins heureuses une réalité.
Monique Castillo rappelait, lors d’une conférence Oser la grandeur !3en 2017, que celle-ci (la grandeur) est une dimension de la vie humaine. L’Homme s’est mis debout, il a en lui cette aspiration au dépassement de soi. Cela se traduit dans les monuments qu’il construit, dans ce qu’il transmet de lui à travers des enfants et/ou des œuvres pour aller au-delà de la mort, non pas dans une vision transhumaniste, mais bien dans une vision humaine qui reconnaît en l’Homme la difficile et merveilleuse tâche de grandir en humanité. Dans le « surhumain » retrouvé dans de nombreuses créations artistiques, l’Homme peut se rendre compte de ce qu’est profondément l’humain et ses possibles. La grandeur, la hauteur de nos œuvres culturelles sont indispensables pour voir loin, pour envisager l’avenir nous rappelle-t-elle encore.
Alors, puisqu’il est proprement humain de vouloir s’élever, tel « l’enfant qui grandit son existence en l’augmentant d’un imaginaire porteur », offrons-nous les mots, l’art et la culture… Ils sont porteurs de cet imaginaire, ils sont porteurs de vie pleinement humaine.
1 Sabine Sicaud (1913-1928) a écrit dès l’âge de 6 ans des poèmes remarqués notamment par Anna de Noailles. La nature y tient une grande place. Elle fut atteinte à 14 ans d’ostéomyélite et en mourut un an plus tard. Ses derniers poèmes en sont très imprégnés et rejoignent avec force chacun de nous dans certaines souffrances et épreuves de l’existence. 2 . Nietzsche, Le crépuscule des idoles, folio essais, Gallimard, 2016, p.55-57 3 M. Castillo, Oser la grandeur !, conférence Libres Détours, 14 sept. 2017, https://www.youtube.com/watch?v=dwfL3rIo3qY
Diane d’Audiffret
Docteure en philosophie, cofondatrice et déléguée générale de UP for Humanness.